L’hyperphagie boulimique est un trouble du comportement alimentaire dont les répercussions peuvent être graves sur le long terme, d’un point de vue psychologique et physique. Pour mieux soigner et comprendre cette maladie, qui touche près de 5 % de la population, il est important de se pencher sur les causes qui engendrent les crises de suralimentation.
Avant de pouvoir s’attaquer à la partie psychologique de l’hyperphagie boulimique, il est nécessaire que vous sachiez :
Dans mon cas, je me suis rendu compte après des années que le problème venait de mon caractère. En effet, je suis relativement sujet aux angoisses et au stress.
Dès lors, mes crises d’hyperphagie viennent donc compenser un état psychologique en me donnant une satisfaction immédiate et me permettant de me rassurer à travers la nourriture.
La bonne nouvelle c’est qu’en travaillant sur ces facteurs de stress et d’angoisse j’ai pu contrôler mes crises.
Maintenant que nous avons fait le tour des causes de l’hyperphagie, voyons quels sont les facteurs qui la favorisent. Pour commencer, vous devez savoir que votre comportement alimentaire dépend de plusieurs facteurs :
Le cumul de ces facteurs finit par engendrer les troubles du comportement alimentaire et notamment de l’hyperphagie boulimique. Il est donc nécessaire de les découvrir lorsqu’on veut s’en sortir.
Il peut arriver parfois qu’un hypothalamus soit abîmé dû à :
Ceci peut entraîner un problème de transmission des neurones. Ce dysfonctionnement de la transmission causant ensuite le trouble alimentaire de l’hyperphagie. Dans ce cas, votre cerveau devient incapable de reconnaître les sensations :
Deux phénomènes peuvent aussi arriver de manière plus rare chez les femmes. Ceux-ci les entraînant à avoir une consommation plus importante de nourriture :
D’autre part, on peut se référer à de nombreuses études qui mettent en avant des problématiques biologiques. Ceux-ci engendrant cette maladie avec notamment une mutation de gêne qui pourrait entraîner une dépendance à la nourriture. Ces études indiquent qu’une dérégulation de la sérotonine serait en cause. Ce neurotransmetteur travaillant justement à la régulation de l’humeur, de l’anxiété et de l’appétit. Les mutations de ces gênes en relation avec la sérotonine seraient donc responsables dans ces problématiques d’instabilité émotionnelle.
Pour finir, on constate à travers ces études que les personnes atteintes d’hyperphagie boulimique ayant eu des précédents dans leur famille sur des problématiques :
Celles ci ont plus de chance de présenter un trouble du comportement alimentaire.
L’hyperphagie peut aussi se manifester lorsqu’on est dans un état psychologique plus faible avec notamment :
Ces états psychologiques sont évidemment un terreau bien plus fertile pour développer un trouble du comportement alimentaire. On constate d’ailleurs que près de 50% des personnes dépressives passent par l’hyperphagie à un moment donné.
En effet, ces envies compulsives sont engendrées ces différents états qui se traduisent par :
Évidemment, évoluer dans une famille dans laquelle les mauvaises habitudes alimentaires font partie du quotidien favorise l’arrivée de comportements hyperphagiques. D’ailleurs, cette hyperphagie peut aussi être la traduction d’une relation entre vous et votre famille qui ne vous accepterait pas tel que vous êtes. Celle ci vous amènerait à développer des sentiments venant entretenir votre hyperphagie comme :
D’autre part, dans notre société le culte du corps est omniprésent. On y vante toujours les bienfaits du dernier régime à la mode. Cela ne fait que nous préparer à des troubles du comportement alimentaire. En effet, dans une société ou la minceur est érigée en culte partout, notre inconscient essaye tant qu’il peut de se mettre en accord avec les critères de la société car notre instinct préhistorique nous pousse à ne pas être isolé du groupe.
C’est comme ça que de nombreuses personnes atteintes d’hyperphagie boulimique se retrouvent emprisonnées avec une vision de leur corps incorrect. Cette vision est entretenue par la télévision, les magazines, la publicité ou encore les réseaux sociaux. C’est d’ailleurs souvent ce qui génère l’entame du premier régime. Ce régime causant ensuite des émotions liées à la frustration. C’est ce qui finit par entraîner doucement dans le cercle vicieux de l’hyperphagie boulimique :
Tous ces facteurs sont à prendre en compte pour comprendre les causes et le développement de votre hyperphagie. Toutefois il se peut aussi que la cause soit médicale :
Je le disais en introduction, si vous souffrez d’hyperphagie boulimique, vous ne contrôlez pas votre prise de poids comme pourraient le faire des personnes boulimiques avec des méthodes de compensations comme :
Ainsi, la première conséquence de cette hyperphagie est généralement le surpoids voire l’obésité avec des conséquences sur votre organisme comme :
Si en introduction je vous indiquais que l’hyperphagie atteint 3,5% des femmes et 2% des hommes, on estime que les personnes consultant pour du surpoids seraient atteintes d’hyperphagie dans 20 à 50% des cas.
D’ailleurs, lorsqu’on parle de troubles du comportement alimentaire, une grande majorité de gens pense spontanément à l’anorexie alors que les personnes souffrant de boulimie ou d’hyperphagie sont en plus grand nombre et que les conséquences de ces pathologies sont elles aussi très lourdes pour le corps et l’organisme de ceux qui en sont atteints.
Vous trouverez ci-dessous justement, quelques conséquences liées à l’hyperphagie :
Manger est une obligation vitale pour tout être humain, et manger avec faim lui procure du plaisir. Ce plaisir est issu de la sécrétion de dopamine que fabrique votre corps et qui est un neurotransmetteur essentiel au fonctionnement de votre cerveau et à votre bien-être.
Bien sûr tous les aliments que vous consommez vont avoir un effet sur cette libération de dopamine. Toutefois, vous vous en doutez, ce sont ceux les plus sucrés ou les plus gras qui libèrent le plus de dopamines ce qui donne un début d’explication au fait que vous allez consommer ce genre d’aliment lors de vos crises plutôt que de consommer une salade ou des légumes.
Une fois que l’on a dit ça, il y a un deuxième effet à cette libération de dopamine qui est à la base un mécanisme positif. Mais votre corps s’habituant à avoir ce niveau de dopamine d’après crise d’hyperphagie en voudra toujours davantage pour que cet effet continue. C’est le début de l’addiction.
Ainsi au début, un simple gâteau pourra vous permettre de ressentir cet effet que procure la dopamine, mais au fil du temps il vous faudra deux gâteaux, puis trois, puis la boîte entière!
Cette dépendance va mécaniquement créer un manque pour les produits très sucrés ou très gras qui va par ailleurs se traduire ensuite par :
Cette addiction fonctionnant de la même manière qu’une autre, y succomber vous permettra de retrouver un sentiment de plénitude avec une forte stimulation émotionnelle. Malheureusement, cela entraînera ensuite une descente qui pourra elle aussi être particulièrement violente.
Après votre crise d’hyperphagie avec sa quantité d’aliments consommés, c’est le moment pour votre corps de tenter de les digérer. Sauf qu’avec cette surcharge de calorie de votre organisme, d’ailleurs bien souvent en sucre et en graisse, c’est votre taux d’hormone qui va aussi s’en trouver déstabilisé et ce qui va aussi venir modifier votre niveau énergétique. Cette crise va donc engendrer sur votre système digestif :
Pour finir, votre corps aura besoin de se rétablir et il va donc mettre toute son énergie sur cette digestion, entraînant ainsi de fortes fatigues pour les hyperphages.
Une des problématiques des crises d’hyperphagie est qu’elles vous entraînent dans un cercle vicieux enchaînant inlassablement :
Vous entrez ainsi dans une sorte de boucle infernale. Celle ci mêle honte et culpabilité et vous conduit à vouloir mettre en place des régimes hyperrestrictifs pour compenser vos crises. Malheureusement ces régimes vont vous conduire de nouveau vers des compulsions entraînant ensuite de nouvelles crises. La boucle continue parce que vous avez besoin de combler votre niveau de dopamine. C’est ce que nous avons vu un peu plus haut.
Le cerveau, le mental, le psychisme ne sont pas les seuls atteints par l’hyperphagie, c’est aussi le cas des autres parties de votre corps et notamment de l’estomac qui est d’ailleurs l’un des principaux organismes touchés et responsable de vos crises.
En effet, l’estomac fonctionne à la manière d’un élastique et a été conçu pour pouvoir s’étirer autant que possible afin de stocker les aliments consommés avant la digestion.
Mais si vous mangez dans une quantité trop importante et de façon quotidienne ou en tout cas régulière, votre estomac sera étiré de façon permanente.
La conséquence derrière tout ça c’est que plus votre estomac grossit, plus il devient difficile de le remplir pour ressentir cet effet de satiété. Vous consommerez donc plus de nourriture et encore une fois la boucle est sans fin.
Il existe une seconde conséquence sur votre estomac qui lors de digestion doit produire un acide nommé hydrochlorique. Ainsi, lorsque vous consommez en une seule fois une quantité excessive d’aliments, votre estomac devra en conséquence produire plus de cet acide ce qui irritera votre oesophage.
Ainsi, on constate souvent chez les patients atteints de d’hyperphagie les effets suivants :
Si l’hyperphagie n’a pas une conséquence directe sur votre foie, elle a une conséquence indirecte qui peut engendrer des dommages assez grave dans les cas d’hyperphagie extrême et chronique. En effet, sur le long terme, l’intestin qui possède une paroi très fine risque de s’abîmer puis laisser passer des substances indésirables dans le foie. On a alors une accumulation de graisse dans le foie (sans consommation alcoolique c’est une stéatose hépatique). Cette quantité de triglycérides qui s’accumule dans votre foie lors d’une hyperphagie va entraîner une inflammation hépatique, qui peut s’aggraver en fibrose hépatique, puis en cirrhose. La conséquence de l’hyperphagie sur le foie peut donc être vraiment grave.
La satiété c’est la sensation que vous avez lorsque vous n’avez plus faim je ne vous apprends rien. Toutefois, ce que l’on sait moins c’est que cette satiété arrive via la libération d’une hormone s’appelant la leptine et qui est chargée de nous indiquer cette sensation de faim, ou non.
La conséquence des crises d’hyperphagie c’est que les aliments sont mangés tellement rapidement et en quantité énorme que ça ne laisse pas le temps à cette leptine de faire son apparition et de réguler votre appétit. Malheureusement cela entraîne aussi une perte de ce repère de satiété avec le temps.
Les études que j’ai pu lire sur les conséquences de l’hyperphagie sur la grossesse sont contraires. Certaines indiquent que l’hyperphagie boulimique n’a aucune incidence sur la grossesse. Tandis que d’autres indiquent que l’hyperphagie multiplie les risques de fausse couche.
Ne pouvant être sur de la réalité et souhaitant ne pas donner de fausses informations surtout pour un sujet aussi important, je vous recommande de prendre rendez-vous avec un médecin si vous avez le moindre doute d’hyperphagie avant ou pendant votre grossesse.
Vous vous posez la question de comment savoir vous faites de l’hyperphagie boulimique ? Ces quelques lignes ci-dessous sont faites pour vous :
L’hyperphagie boulimique se manifeste par le biais de pulsions alimentaires ou de crises. Lors de ces crises, l’hyperphage ne peut résister. D’ailleurs, celles ci surviennent en général à la suite d’une émotion désagréable. Même si on tente d’y faire face, la réalité c’est qu’on finit par y céder et qu’on perd totalement le contrôle lors de ces crises.
Au-delà des symptômes que l’on verra un peu plus bas, l’hyperphagie boulimique et les crises qui y sont associées sont caractérisées par quelques comportements :
Ce symptôme de l’hyperphagie boulimique est pour moi l’un des plus difficile sur le plan psychologique. Lorsque vous subissez une crise, votre trouble du comportement alimentaire va entraîner un besoin de manger que vous ne pouvez pas maîtriser. Ainsi vous ne serez plus capable de vous arrêter ou même de vous retenir. C’est comme si vous aviez besoin de vous laisser submerger totalement par la crise et la perte de contrôle associée afin de fuir ou d’éteindre des émotions désagréables comme des angoisses, de la tristesse ou même de l’ennui.
Ce qui est particulièrement désagréable c’est que vous êtes conscient. Vous savez que vous foncez dans le mur mais que vous ne pouvez rien faire pour l’éviter. D’ailleurs dans les cas d’hyperphagie boulimique les plus avancés, la perte de contrôle n’est plus uniquement présente au moment des crises. Elle régule complètement les habitudes alimentaires du malade, l’empêchant de se nourrir normalement à temps complet.
Les seuls moments au cours desquels cette perte de contrôle peut être interrompue sont lorsque la personne atteinte d’hyperphagie boulimique est surprise par une autre personne en pleine crise.
Lorsque l’on souffre d’hyperphagie boulimique, des pertes de sensations physiques viennent s’ajouter comme des difficultés à éprouver ou reconnaître les sensations de :
En effet, ces deux signaux sont brouillés par le trouble du comportement alimentaire et les crises associées qui viennent en plus augmenter la taille de l’estomac à cause des quantités énormes de nourriture ingérées.
En lien justement avec la perte de la sensation de faim ou de satiété, il faut savoir que ces crises peuvent être de différents types et intervenir à différents moments :
La culpabilité engendrée par les crises d’hyperphagie boulimique est probablement le symptôme le plus sournois auquel on est confronté dans ce trouble du comportement alimentaire pour différentes raisons :
L’ensemble des symptômes liés à l’hyperphagie boulimique peut en causer un autre, celui de s’isoler du reste du monde afin de se protéger et de ne pas avoir à subir les jugements quant aux comportements qu’entraîne le trouble du comportement alimentaire. Par exemple :
Ce retrait de la vie sociale est particulièrement dangereux. En effet, en étant seul on renforce le trouble du comportement alimentaire. On favorise des moments plus difficile encore avec notamment de la dépression et des idées noires.
D’ailleurs, ce symptôme de retrait social n’est pas propre à l’hyperphagie boulimique. Il se retrouve dans les autres troubles du comportement alimentaire comme l’anorexie mentale et la boulimie nerveuse.
Toujours en lien avec le sentiment honte, de culpabilité et l’isolement social qui en résulte, le fait de cacher de la nourriture pour avoir des réserves à portée de main et un symptôme de l’hyperphagie boulimique particulièrement sournois.
Étant donné que ce trouble du comportement alimentaire fonctionne un peu comme une addiction car le fait de manger vient libérer de la dopamine provoquant une sensation de bien-être immédiate et venant submerger ainsi les émotions négatives.
Dans ce cadre, le cerveau va continuer de fonctionner avec ce schéma de pensée et de récompense qui est faux, soutenant ainsi la dépendance que vous avez à la nourriture. C’est de cette façon que les personnes atteintes d’hyperphagie boulimique vont :
Il est même possible qu’un hyperphage dépense des sommes très importantes dans des courses réalisées sur le coup d’une pulsion boulimique.
Lorsqu’on est atteint d’hyperphagie boulimique, la prise de poids est le symptôme le plus simple à repérer. En effet, les crises sont concrétisées par une ingestion d’une quantité très importante de nourriture. Et comme bien souvent cette nourriture est soit très sucrée, soit très grasse, elle est donc très calorique.
À l’inverse de la boulimie, l’hyperphagie boulimique n’a pas de comportement compensatoire. Ainsi, vous stockez tout ce que vous ingérez. Dans ce cadre vous ne cherchez pas à neutraliser le grand nombre de calories ingérées par :
On constate donc chez les hyperphages un surpoids pouvant se créer de manière assez rapide. Dans les cas les plus compliqués cela peut même mener à l’obésité (avec les problèmes de santé qui sont liés).
Vous devez savoir que qu’il est très rare que l’hyperphagie soit abordée dans un rendez-vous médical. Ce trouble du comportement alimentaire n’étant que très peu connu. En effet, on considère souvent que la suralimentation n’est pas une maladie mais un manque de volonté. Pourtant les crises d’hyperphagie boulimique peuvent vraiment être un cauchemar pour ceux qui les vivent en se produisant jusqu’à deux fois par jour pour les malades les plus sévères.
Comme je le disais un peu plus haut, l’objectif de la crise d’hyperphagie n’est pas de se faire plaisir en mangeant mais de se remplir. Et on se remplit jusqu’à en être malade ce qui entraîne un autre symptôme de l’hyperphagie, à savoir, les douleurs abdominales.
Si on se remplit à ce point lorsqu’on souffre d’hyperphagie boulimique, c’est parce que ce remplissage sert à deux choses :
Avec ce qu’on vient de voir juste au-dessus, difficile d’imaginer que l’on va pouvoir laisser son système digestif indemne vous vous en doutez. En effet, les crises d’hyperphagie boulimique entraînant une consommation incontrôlée de nourriture vont avoir des conséquences d’un point de vue digestif car vous allez souffrir de malnutrition.
Au programme des troubles digestifs et des conséquences liées :
Si on considère la fatigue comme un symptôme de l’hyperphagie boulimique, elle est surtout liée aux crises et à la quantité importante de nourriture ingérée. La fatigue résulte ainsi de deux phénomènes :
D’ailleurs suite aux crises et au soulagement éphémère qu’elles procurent, la fatigue qui survient nous cloue généralement au lit avec une en grosse envie de dormir. Si vous avez déjà fait face à de l’hyperphagie nocturne d’ailleurs, la crise va vous apporter le réconfort nécessaire permettant que vous vous rendormiez.
La problématique à tout ça c’est que la qualité du sommeil que l’on trouve dans ces conditions est diminuée. On peut même présenter des troubles du sommeil à cause de l’hyperphagie boulimique. Ceci renforçant la fatigue engendrée par les crises et vous poussant doucement dans un cercle vicieux.
Enfin, il faut faire attention à une dernière chose. L’hyperphagie boulimique et le surpoids ou l’obésité pouvant être développés sont le terreau d’un autre syndrome. Cette pathologie, c’est l’apnée du sommeil et elle peut faire des dégâts.
Ce n’est pas un symptôme auquel on pense en premier pour l’hyperphagie boulimique. Pourtant, il bien présent en raison de la grande quantité d’apports de sucre lié aux crises. Ainsi, l’hyperphagie boulimique multiplie les chances de développer des caries et d’être plus sensible au niveau dentaire.