Vous avez tendance à avaler de grosses quantités de nourriture sans vous en rendre compte ou vous connaissez un proche qui souffre de ce genre d’épisodes ? Il se peut que vous ou votre proche soyez atteints d’hyperphagie boulimique. Qu’est-ce que c’est ? Comment se manifeste l’hyperphagie boulimique ? Comment gérer ses crises ? Peut-on en guérir ? Découvrez la définition de l’hyperphagie boulimique.
Quelle est la définition étymologique de l'hyperphagie ?
Si on s’en tient purement à l’étymologie du mot, on y reconnaît deux éléments :
- Le préfixe “hyper” qui indique le caractère excessif d’une chose et qui implique d’aller “au-delà de” cette chose
- Le suffixe “phagie” qui indique une habitude alimentaire
On a donc ici la définition de l’hyperphagie par son étymologie : une consommation alimentaire excessive. Toutefois l’hyperphagie boulimique ne peut se réduire à cette surconsommation alimentaire notamment parce qu’il peut y en avoir différents types, et c’est ce que nous allons voir ci-dessous.
Hyperphagie, quelle est sa définition ?
L’hyperphagie boulimique ou tout simplement l’hyperphagie, correspond à un trouble du comportement alimentaire qui se définit par différentes causes, symptômes et conséquences. Le patient va ingurgiter des centaines de calories, sans forcément répondre à un besoin métabolique ou même énergétique : c’est la crise d’hyperphagie boulimique. En général, ces crises surviennent en raison d’une problématique psychique ou psychologique.
Encore appelée polyphagie, l’hyperphagie boulimique a été mise en évidence avec des symptômes d’obésité. L’obsession de surconsommation entraîne généralement une prise de poids plus ou moins importante.
Cette appétence à manger en surplus ne provenant pas d’un besoin physiologique, en effet, cela peut même arriver en pleine nuit. C’est qu’on appelle l’hyperphagie nocturne. Cette pathologie est plutôt issue d’une atteinte psychologique et/ou psychique, les recherches se poursuivent sur le sujet, afin d’en déterminer la cause psychologique exacte, les “modalités psychiques et affectives” ainsi que les actions thérapeutiques les plus efficaces.
Contrairement à la boulimie ou encore à l’anorexie, ce trouble alimentaire est trop peu connu du Grand Public.
La prise en charge de l’hyperphagie boulimique est compliquée notamment à cause de la méconnaissance de cette maladie ce qui rend son diagnostic difficile mais aussi parce que les échecs thérapeutiques contre les symptômes associés rendent difficiles l’atténuation de tels troubles alimentaires.
Tout individu, quel que soit sont sexe ou son âge, peut se voir confronté à une hyperphagie boulimique. Les personnes les plus sensibles affectivement, sentimentalement et psychologiquement auront tendance à se réfugier dans une surconsommation alimentaire et seront donc plus sujet à ce trouble du comportement alimentaire. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que la population la plus à risque soit les adolescents.
La cause exacte de l’hyperphagie boulimique n’est actuellement pas connue. Ne s’agissant pas d’un besoin physiologique, métabolique ou énergétique, le développement de tels troubles alimentaires serait occasionné par un dérèglement psychologique, ou encore une atteinte affective.
En effet, les patients atteints d’hyperphagie présentent, le plus souvent, des troubles dépressifs, anxieux ou encore ont tendance à utiliser des substances illicites.
Comment définir ce trouble du comportement alimentaire à travers ses manifestations ?
L’hyperphagie boulimique, se manifeste par des épisodes typiques :
Une sensation de faim compulsive incontrôlable apparaît suivie d’un besoin angoissant de s’alimenter ;
Ces crises se déroulent en dehors des repas, et en cachette ;
- La personne absorbe de la nourriture sans jamais pouvoir s’arrêter ;
- Très souvent, ces aliments sont hypercaloriques.
- Elle ne veut pas se faire plaisir, et veut seulement se remplir l’estomac jusqu’à en avoir mal au ventre.
- Ces crises sont suivies d’un sentiment de honte, de culpabilité et de dégoût de soi.
La différence entre une crise boulimique et d’hyperphagie boulimique, c’est qu’en cas d’hyperphagie, le patient n’est pas sujet à des comportements compensatoires non appropriés comme la prise de laxatifs, les vomissements provoqués…
Le diagnostic est posé lorsque les crises hyperphagiques surviennent au moins une fois par semaine depuis trois mois. La gravité de l’hyperphagie dépend de la fréquence des crises.
Comment gérer l’hyperphagie boulimique ?
Réapprendre à manger
L’hyperphagie boulimique, aussi appelée binge eating, correspond à un trouble du comportement alimentaire. Pour pouvoir s’en sortir, le patient va devoir réapprendre à manger. Le but n’est pas de ne plus rien consommer, mais se familiariser avec la nourriture, en réintroduisant petit à petit les aliments tabous.
En parler à son entourage
Le patient en hyperphagie va avoir tendance à s’isoler, et à se refermer sur lui-même, par honte, culpabilité, dégoût… Or, dans ces moments difficiles, et notamment si le patient veut guérir, il va devoir petit à petit se confier et apprendre à faire confiance à son entourage. Si vous êtes sujet à des crises d’hyperphagie boulimique, n’hésitez pas à en parler autour de vous.
Faire partie de groupe de soutien
Enfin, le meilleur moyen de gérer l’hyperphagie boulimique, reste d’en parler à ceux qui connaissent le sujet, car ils sont passés par là et comprennent vos tourments et le cercle vicieux que représente cette maladie. Il existe divers groupes de parole, renseignez-vous à l’hôpital le plus proche. Vous pourrez ainsi discuter avec des patients qui en sont guéris et vous pourrez être conseillé dans la gestion de vos crises.
Peut-on guérir de l’hyperphagie boulimique ?
Si cela dépend des personnes et de leur volonté, je pense pouvoir répondre : oui. Cependant, le chemin sera long et le parcours, semé d’embûches. La guérison dépend également depuis quand le patient est sujet à des crises. Plus la prise en charge est tardive, plus la voie vers la guérison sera longue.
L’hyperphagie boulimique possède différentes composantes : génétiques, environnementales ou encore psychologiques. Afin d’optimiser la prise en charge du patient, il ne faut donc pas oublier un aspect des causes. De nombreux patients comparent cette dépendance comme une addiction à la cigarette, à l’alcool. Or, contrairement à la nicotine et l’éthanol, il n’est pas possible d’arrêter la nourriture !
Les traitements sont donc multidimensionnels :
- Somatiques, pour traiter les problèmes liés à la prise de poids ;
- Nutritionnels, pour accompagner le patient dans son rééquilibrage alimentaire ;
- Psychiatriques avec médicaments, dans des troubles profonds de dépression ;
- Psychothérapeutique, pour comprendre l’origine de ces crises.
Lorsqu’on envie de s’en sortir face à l’hyperphagie boulimique, la psychothérapie demeure le traitement de choix, pour comprendre les causes de cette dépendance, grâce à l’hypnose, aux thérapies cognitives et comportementales…
Encore méconnue, l’hyperphagie boulimique, représente un trouble du comportement alimentaire qui touche toutes les classes sociales et les sexes. Pour gérer ses crises et en guérir, le meilleur reste à communiquer avec son entourage et/ou son médecin traitant. Plus la prise en charge est précoce, moins les conséquences seront fortes sur le long terme.
Quelles sont les différences dans la définition de l'hyperphagie et de la boulimie ?
Les points communs
Si au départ la définition de l’hyperphagie boulimique et de la boulimie se rejoigne plutôt autour de différents points communs comme :
- La durée des crises qui ont lieu de manière générale pendant un laps de temps qui est le même et qui durent normalement moins de deux heures.
- L’installation d’un sentiment de perte de contrôle pendant les crises dans lesquelles vous avez l’impression de ne pas être dans votre état normal à cause des pulsions très fortes qui vous poussent à manger sans pouvoir vous arrêter.
- La rapidité avec laquelle vous consommez des aliments pendant les crises.
- La quantité complètement excessive dans laquelle vous consommez tous les aliments pendant les crises.
- Le sentiment de culpabilité qui s’installe après les crises avec une horrible sensation d’avoir commis une erreur et qu’il faut la réparer.
- Le sentiment de honte qui s’installe lui aussi et qui peut dans certains cas se faire sentir indigne même d’exister.
- Le souhait de ne jamais montrer ce trouble alimentaire à la face du monde poussant à se cacher du regard des autres pendant les crises.
- La faible estime qu’on a de soi et qui amène à douter de ses compétences et de ne pas s’accepter tel qu’on est et surtout de ne pas apprécier son corps entraînant un réel manque de confiance.
- L’apparition des crises alors même qu’on ne ressent pas de sensation de faim.
- L’absence de satiété, de plaisir et de bien-être qui est ressenti normalement en se nourrissant.
- Le fait que le poids et votre apparence sont votre priorité si vous souffrez de l’un de ces deux troubles du comportement alimentaire.
Il est toutefois nécessaire de reconnaître leurs quelques différences afin de réaliser une prise en charge de la pathologie qui soit la meilleure possible,pour ces deux troubles alimentaires
Les différences
En effet, bien qu’elles soient semblables sur le papier, il existe des différences notoires entre les deux qu’il convient d’indiquer. Je vous l’expliquais en introduction, dans un cas comme dans l’autre, l’hyperphage ou le boulimique mange trop.
- La première différence est que le boulimique bien souvent s’emploie à évacuer ce qu’il a avalé par différents moyens comme :
- Compenser par une pratique sportive intense.
- S’imposer des périodes de diète.
- Consommer des laxatifs.
- Se faire vomir.
Chez l’hyperphage, cette compensation n’existe pas. La finalité est assez simple : on mange, on stocke.
- C’est d’ailleurs ce qui nous amène à la seconde différence qui est sur le poids. En effet, les personnes hyperphagiques prendront du poids jusqu’à atteindre un stade d’obésité dans le pire des cas tandis que les personnes boulimiques avec leurs comportements compensatoires, auront un poids plutôt normal.
- Une autre différence notable se trouve dans les conséquences mentales et physiques. Ainsi il apparaît selon des études que 90% des hyperphagiques réussiront à vaincre celle-ci avant cinq ans contrairement aux boulimiques. Cela implique donc que :
- Les crises d’hyperphagie auraient une durée moins longue dans le temps que celle de boulimie.
- Ce qui diminue l’impact sur la vie personnelle et sociale des personnes qui en sont atteintes.