Les types d’hyperphagie

Quels sont les différents types d’hyperphagie ?

L’hyperphagie aussi appelée polyphagie n’est pas par définition nécessairement quelque chose de l’ordre de la pathologie. En effet, de temps à autre, nous augmentons la quantité d’aliments que nous consommons et c’est tout à fait normal. Par exemple, ça peut être le cas pour :

  • Un événement familial
  • Après avoir été malade
  • Suite à la réalisation d’un effort ou d’une activité physique intense

Elle fait pourtant partie de plusieurs troubles du comportement alimentaire qui eux sont l’écho de problématique sur différents facteurs :

  • Biologiques
  • Psychologiques
  • Sociaux
  • Environnementaux

Il est nécessaire de déceler ce trouble du comportement alimentaire dès que possible afin qu’une hyperphagie chronique ne s’enclenche pas. En effet, plus tard est repérée la maladie, plus les chances de voir l’hyperphagie ou polyphagie évoluer vers une forme chronique augmente avec les complications qui vont avec :

  • Somatiques
  • Psychiatriques
  • Psychologiques
  • Sociales

Pour diagnostiquer ce trouble du comportement et même les autres, il faut être alerte et informé sur ces sujets. Diagnostiquer précocement la maladie c’est permettre un parcours de guérison plus rapide en augmentant les chances d’éviter une hyperphagie chronique.

L’hyperphagie ou polyphagie peut survenir à différents moments de votre vie et pour des raisons qui sont multiples. Les crises qui sont provoquées peuvent quant à elles se manifester à différents moments de votre journée ou bien au cours des repas. Nous allons voir dans ce qu’on pourrait considérer comme les différents types d’hyperphagie.

Hyperphagie prandiale ou pendant un repas :

Lorsque vous avez une consommation trop importante de nourriture au cours d’un repas c’est ce qu’on appelle l’hyperphagie prandiale. Cela peut venir de plusieurs causes :

  • Votre appétit ou votre faim à augmenté.
  • Vous ne percevez pas ou mal votre sensation liée à la satiété ou au rassasiement.
  • Vous ressentez un plaisir extrême dans le fait de manger ce que vous mangez.

De manière générale, l’hyperphagie prandiale ou le fait d’ingéré de très larges portions au cours des repas, est souvent lié à une habitude alimentaire prise dans votre famille depuis votre enfance. Par ailleurs, cette hyperphagie prandiale peut aussi être le résultat d’une prise de repas très rapide : c’est ce qu’on appelle la tachyphagie.

Hyperphagie extra prandiale ou en dehors des repas :

L’hyperphagie extra prandiale c’est le fait de consommer des quantités importantes de nourritures en dehors des repas, à l’inverse de l’hyperphagie prandiale. Cette hyperphagie extra prandiale peut regrouper différentes hyperphagies :

  • Hyperphagie compulsionnelle ou hyperphagie compulsive
  • Hyperphagie émotionnelle
  • Hyperphagie anxieuse

Une fois qu’on a dit ça, vous en doutez, on va parler ici de grignotages car la consommation d’aliments en dehors des repas contribue à augmenter vos apports caloriques de la journée. 

De manière générale, cette hyperphagie extra prandiale entraînant une consommation de nourriture en dehors des repas relative à du grignotage se fait surtout avec :

  • Des aliments très facilement accessibles et qui ne demandent pas de préparation comme du chocolat, des bonbons, des chips, des céréales, etc.
  • Des aliments qui procurent du plaisir immédiat et là encore on retrouve tout ce qui est sucré comme le chocolat ou les bonbons.
  • Des petites quantités d’aliments mais consommées de manières répétées

Mais cette hyperphagie extra prandiale et ces consommations en dehors des repas peuvent aussi correspondre à une compulsion alimentaire correspondant à un besoin de manger :

  • Ce besoin doit être immédiatement satisfait.
  • Il est engendré par une envie soudaine de manger tel ou tel aliment ou type de nourriture.
  • La consommation se fait en général de manière limitée;

Enfin, les crises d’hyperphagie extra prandiale ou de boulimie en dehors des repas sont des envies de manger qui sont irrésistibles :

  • On n’éprouve pas de sensation de faim
  • La crise est associée à une perte de contrôle au cours de laquelle on subit cette consommation excessive d’aliments
  • L’intervention de cette crise est souvent pour combler une sensation de vide, d’ennui ou pour calmer une angoisse, un stress.

Par ailleurs, il existe aussi différents syndromes relatifs à l’hyperphagie ou la polyphagie comme nous avons déjà pu le voir. En effet, il est important de comprendre que dans certains cas l’hyperphagie n’est pas pathologique. Il peut être parfois opportun d’augmenter son apport en nourriture ou en calorie dans certaines circonstances comme :

  • Suite à une activité physique intense parce qu’on a besoin de recharger les batteries
  • Suite à une maladie car on a ici aussi besoin de reprendre des forces.

En dehors de ces causes non pathologiques, l’hyperphagie se retrouve impliquée dans quelques troubles du comportement alimentaire qui sont la réponse à la combinaison de différents facteurs que nous avons vus précédemment.

Cette hyperphagie extra prandiale ou en dehors des repas peut donc être considérée comme :

  • De l’hyperphagie compulsionnelle ou compulsive
  • De l’hyperphagie émotionnelle
  • De l’hyperphagie anxieuse

Ainsi, pour reprendre l’objectif de ce paragraphe, voici les différents syndromes impliquant l’hyperphagie ou polyphagie. On peut ainsi différencier en trois différents types :

La boulimie nerveuse

La boulimie nerveuse, que certains peuvent aussi appeler hyperphagie vomitive ou hyperphagie compensatrice, bien qu’elle puisse toucher tout un chacun est surtout un type d’hyperphagie que développent les filles plutôt que les garçons (on compte 3 cas de boulimie nerveuse chez les femmes pour un chez les garçons). Ce type d’hyperphagie se caractérise par deux éléments :

  • Le fait de consommer une quantité d’aliment très importante d’aliment sans se contrôler et dans un temps limité.
  • En adoptant un comportement compensatoire à la suite de la crise. Cela peut être :
    • Des vomissements et c’est dans ce cadre que certains l’appellent hyperphagie vomitive
    • La prise de médicaments, de laxatifs ou encore de diurétiques
    • En pratiquant une activité physique de manière excessive
    • Des périodes de jeûne extrême

Quelle différence avec l’hyperphagie boulimique ?

La différence avec l’hyperphagie boulimique vient donc essentiellement de ces comportements compensatoires. La boulimie nerveuse dans ce cadre s’apparente donc à une hyperphagie compensatrice.

Ces patients atteints de boulimie nerveuse malgré le fait qu’ils soient conscients qu’ils soient face à une pratique anormale sont en incapacité de la réprimer. Par ailleurs les comportements compensatoires qui sont là pour “annuler” l’apport calorique de la crise font que les malades conservent généralement un poids et un aspect “normal” rendant plus difficile de se rendre compte de leur maladie.

Ce type d’hyperphagie qu’est la boulimie nerveuse ou hyperphagie compensatrice, à un vrai rapport avec l’image extérieure que renvoient les patients et qu’ils associent à l’estime qu’ils ont d’eux-mêmes. Elle est d’ailleurs souvent la conséquence d’un mélange entre :

  • Un mal être
  • Un trouble de la personnalité

La boulimie nerveuse nécessite ainsi un réel accompagnement du patient avec une prise en charge psychiatrique.

D’autre part, au-delà de l’aspect psychologique qui doit être pris en charge dans cette maladie, les comportements compensatoires peuvent être très dangereux pour la santé et notamment les vomissements qui peuvent causer des dommages au tube digestif. Ainsi ce qu’on pourrait apparenter à de l’hyperphagie vomitive entraîne :

  • Inflammation de l’œsophage
  • Ulcères
  • Lésions dentaires

Ce type d’hyperphagie que les anglo-saxons nomment “binge eating” vient se différencier de la boulimie nerveuse par une caractéristique principale. En effet, l’hyperphagie boulimique ou polyphagie qu’on peut aussi nommer boulimie non vomitive se différencie par :

  • Le fait que les malades n’ont pas recours à un comportement compensatoire
  • Les patients atteints d’hyperphagie présentent très souvent un surpoids voire une obésité

Cette pathologie étant très peu connue du grand public, elle est souvent diagnostiquée tard, lorsque le malade est adulte en général. Elle atteint pourtant 3 à 5% de la population. On connaît beaucoup plus sa cousine la boulimie. Raison pour laquelle certains nomment l’hyperphagie boulimique ou polyphagie comme étant une boulimie non vomitive.

L’hyperphagie nocturne

Ce type d’hyperphagie est le résultat d’une alimentation mal répartie dans la journée et entraînant donc une compensation le soir ou la nuit. Les personnes souffrant d’hyperphagie nocturne présentent ces caractéristiques :

  • Un début d’alimentation tard dans la journée, soit parce qu’ils n’ont pas faim soit parce qu’ils se sont privés
  • Un repas important le soir qui peut être suivi par des compulsions ou des crises
  • Ce sont souvent des personnes souffrant d’anxiété et qui viennent la compenser par ces crises même si elles ressentent ensuite de la culpabilité
  • Elles sélectionnent souvent des aliments comme des féculents ou des aliments sucrés.

Les autres types d’hyperphagie

L’hyperphagie hédonique

C’est en faisant mes recherches que je suis tombé sur l’hyperphagie hédonique. Je n’avais jamais entendu parler de ce terme jusqu’alors mais il apparaîtrait comme étant un autre nom de l’hyperphagie boulimique ou encore de la polyphagie.

Cette hyperphagie hédonique a les mêmes caractéristiques que l’hyperphagie boulimique :

  • Manger sans faim une grosse quantité de nourriture sur un laps de temps court
  • Des crises faisant surface suite à du stress ou de la détresse émotionnelle
  • Le sentiment de soulagement pendant la crise puis aussitôt de honte à la fin de la crise

J’ai tout de même trouver des éléments intéressants que je n’avais jamais lu à propos de l’hyperphagie boulimique ou polyphagie. En effet, ces deux éléments sont nouveaux pour moi :

  • Des changements au niveau de la structure cérébrale qui se traduiraient par une réaction plus forte à la nourriture et des difficultés à dans la maîtrise de soi
  • Le fait que 80%, et c’est ce chiffre que j’ai découvert, des personnes atteintes d’hyperphagie hédonique seraient atteintes aussi de :
    • Phobies
    • Dépression
    • Trouble bipolaire
    • Anxiété
    • Toxicomanie
    • Stress post traumatique

Tachyphagie et hyperphagie

Comme vous le savez, lorsqu’on est hyperphagique, il y a une tendance à se jeter sur les aliments et de manière extrêmement rapide. Et la rapidité à manger c’est exactement ce qui définit une personne tachyphage.

Ce trouble n’est d’ailleurs pas sans répercussion puisque si la rapidité avec laquelle vous ingérez les aliments peut vous causer des indigestions, la tachyphagie a aussi pour conséquences de ne pas avoir une relation “saine” à la nourriture et de vous faire manger plus qu’il ne le faudrait.

Qu’est-ce que la tachyphagie ?

Je vous le disais en introduction, la tachyphagie c’est le fait d’ingérer trop rapidement ses repas. Si on prend ses racines étymologiques c’est un terme qui vient d’ailleurs du grec ancien :

  • Takhus veut dire rapide
  • Phagein indique le fait de manger

C’est donc l’action d’ingérer des aliments de façon extrêmement rapide dans un repas auquel on consacre peu de temps. De manière plus précise, c’est défini scientifiquement par :

  • Le raccourcissement du temps entre 2 bouchées. La bouchée étant définie par le temps de portée à la bouche et le temps de mastication.
  • Ce raccourcissement peut être corrélé ou pas à un deuxième facteur : l’augmentation du nombre de bouchées.

La tachyphagie et la diminution du temps de mastication qu’elle entraîne vont ainsi avoir différentes conséquences :

  • Vous allez avoir des difficultés à ressentir la sensation de satiété et ainsi vous ne saurez pas si votre faim est assouvie
  • Vous perdez le plaisir que l’on ressent normalement lorsque l’on mange et vous ne permettez pas à votre corps de libérer toutes les saveurs de vos aliments en bouche

Hyperphagie et anorexie

Je me suis rendu compte au fil de mes lectures, qu’hyperphagie et anorexie mentale, bien que ces deux troubles du comportement alimentaire soient à l’opposé sur le papier pouvaient toucher une même personne successivement. Je ne souhaite pas rentrer dans le détail du pourquoi du comment car mes connaissances sont limitées sur ce sujet et je ne souhaite pas relater des choses fausses. Mais il apparaîtrait qu’une hyperphagie pourrait se déclencher après l’anorexie mentale.

Je ne maîtrise pas du tout l’anorexie mentale mais l’hyperphagie qui surviendrait à la suite de celle ci fonctionnerait sur le même schéma qu’une personne qui serait uniquement atteinte d’hyperphagie boulimique. C’est la frustration entraînée par la restriction alimentaire de l’anorexie mentale qui entraînerait les malades vers l’hyperphagie ou la boulimie.

Anorexie, boulimie, hyperphagie sont donc des maladies toutes intimement liées, au delà d’être simplement des troubles du comportement alimentaire.

Afin que je puisse vous aider face à ces troubles alimentaires et vous proposer les meilleurs contenus possibles, j'ai créé un questionnaire dédié.

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