Si le titre de l’article peut vous sembler bizarre car vous devez vous dire qu’il n’est pas nécessaire d’avoir des raisons pour guérir de l’hyperphagie et que le simple fait de ne plus avoir de crise est une raison suffisante. Si vous vous dites ça alors je suis effectivement d’accord avec vous. Toutefois, je me suis aperçu que juste vouloir ne plus avoir de crise d’hyperphagie n’était pas suffisant pour entreprendre l’ensemble des efforts permettant de guérir de ce trouble du comportement alimentaire.
Je me suis rendu compte que lorsqu’on souhaite atteinte un objectif, et celui-là en particulier, il est nécessaire d’avoir un ou plusieurs “pourquoi” tellement forts qu’ils vous poussent à vous dépasser pour atteindre cet objectif. C’est ce que j’ai vécu avec l’hyperphagie. Il y’a eu un déclic à un moment donné lors duquel je me suis dit que ce trouble m’empêchait de vivre et qu’il fallait que je solutionne celui-ci pour plusieurs raisons.
Je ne me souviens plus du moment exact où ce déclic a eu lieu, je crois qu’il est arrivé au fur et à mesure de mon parcours en développement personnel, à travers mes lectures mais aussi à travers les autres objectifs que je me fixais dans ma vie personnelle et qu’il m’arrivait de ne pas atteindre à cause de mon trouble.
C’est à ce moment-là que j’ai pris le temps de réfléchir toutes les choses que je pourrais réaliser une fois mon trouble derrière moi, mais aussi toutes les choses que je pourrais faire de nouveau et que je m’empêchais de faire. Si je vous parle de ça, c’est qu’il y’a un nombre incalculable de petites choses de la vie quotidienne sur lesquels les TCA ont un impact :
- Aller au restaurant
- Penser toute la journée à manger ou à ce qu’on va manger
- Être obnubiler par le fait d’être mince
- Se cacher ou avoir peur du regard des autres
- Paniquer à l’idée d’entreprendre un voyage
Vous l’aurez donc compris, l’hyperphagie et les TCA en général ont un impact extrêmement fort sur la vie quotidienne à cause des obsessions et notamment celle pour la nourriture.
Quand j’ai pris conscience de ces choses que je pourrais à nouveau faire sans me sentir obsédé ou oppressé par la nourriture, je les ai toutes couchées sur une liste (je fais des listes pour tout) afin d’avoir un but ou un objectif à ma guérison. Je crois que vouloir guérir est une chose, mais lorsque la guérison comporte en plus un ou plusieurs objectifs forts, cela facilite celle-ci ou en tout cas la rend encore plus motivante.
C’est probablement aussi à ce moment là que j’ai compris que ce qui me rendrait heureux à la fin ce n’est pas d’être mince mais c’est plutôt de pouvoir vivre pleinement tout un tas de situations liées à la nourriture lors desquels il pouvait m’arriver de me priver. La minceur que je souhaitais n’est en fait pas une finalité, mais plutôt un moyen pour ne plus avoir à me priver, un moyen pour être complètement libre.
Vous aurez chacun votre propre liste de raisons qui vous aideront à prendre conscience de ce que vous pourriez faire sans votre trouble et ainsi vous donner ce déclic parfois nécessaire à votre guérison. J’espère que mes raisons pourront quoi qu’il en soit participer à vous aider à trouver vous aussi vos motivations à vous sortir de votre hyperphagie ou de n’importe quel autre trouble du comportement alimentaire.
Raison numéro 1 : ne plus être obsédé par la nourriture
Pendant longtemps la nourriture dictait ma vie et organisait mes journées. Je me réveillais le matin en pensant à ce que j’allais manger, puis je pensais à mon prochain repas tout au long de la journée. Si vous aussi vous êtes atteint d’hyperphagie, vous savez à quel point il est désagréable que toutes ses pensées soient tournées vers la nourriture. La bonne nouvelle c’est qu’aujourd’hui, bien que j’aime toujours autant manger, cela n’est plus ma principale préoccupation, je l’ai remplacé par tout un tas d’autres choses et de projets qui sont beaucoup plus importants pour moi. Voici ce que ne plus être obsédé par la nourriture vous permettrait de :
- Profiter du repas présent et ne plus réfléchir a ce que vous allez manger au prochain repas alors même que celui-ci n’est pas terminé
- En finir avec le comptage des calories de chaque aliment et le stress associé au fait de ne pas pouvoir les compter
- Ne plus rêver d’un plat ou d’un aliment et se l’interdire mais le manger avec plaisir
Raison numéro 2 : ne plus être obsédé par la minceur
Lorsque j’étais en plein dans mon hyperphagie, ce que je souhaitais le plus dans la vie était d’être mince. De la même manière que j’étais obsédé par la nourriture, j’étais obsédé tout autant par le fait de vouloir être mince et c’était pratiquement mon principal objectif de vie. Je pensais même que je serais plus heureux lorsque j’atteindrais cet objectif de minceur. Évidemment c’est faux, la minceur ne vous rendra pas plus heureux. Le bonheur n’est pas lié à un chiffre sur la balance ou à un reflet dans le miroir et vous libérer de cette obsession vous permettrait de :
- Ne plus avoir vos pensées uniquement focalisées sur votre prochaine pesée
- Pouvoir réaliser des choses sans attendre d’être mince
- Terminer de faire dépendre votre bonheur de votre minceur
- Ne plus vous définir en tant que personne par le chiffre qu’affiche votre balance
- Ne plus faire dépendre votre humeur de l’évolution de votre poids
Raison numéro 3 : ne plus se cacher pour manger
Une des caractéristiques de l’hyperphagie et de la boulimie c’est que l’on préfère se cacher du regard des autres lorsque l’on mange pour deux raisons :
- On a honte des quantités ingérées
- On veut s’éviter les réflexions qui peuvent parfois être faites pas les personnes mangeant avec nous
En guérissant de l’hyperphagie, vous vous permettez de ne plus faire attention à l’image que vous renvoyez et surtout vous vous autorisez à :
- Ne plus avoir honte de manger en plus grande quantité que la personne en face de vous
- Vous resservir de votre plat préféré si cela vous fait plaisir
- Ne plus manger des toutes petites quantités lorsque vous êtes en société de peur de l’image que vous renvoyez
- Profiter de vos repas en famille, entre amis pour en faire des bons moments de partage
Raison numéro 4 : prendre plaisir à aller au restaurant
Pour une personne atteinte d’hyperphagie, aller au restaurant, ce qui est à la base censé être un moment agréable peut se révéler être une source d’angoisse étonnamment puissante. À tel point que s’y rendre devient insupportable alors même qu’aller au restaurant est une des activités pouvant procurer le plus de bonheur. Si les angoisses liées au restaurant sont en grande partie liées à la raison numéro 3, guérir de l’hyperphagie va vous permettre aussi de :
- Choisir le plat qui vous fait plaisir
- Ne pas être obnubilé par la sortie au restaurant les jours la précédant
- Ne plus être inquiet sur les répercussions que pourrait avoir ce restaurant sur votre poids
- Transformer cette source d’angoisse en source de bonheur
Raison numéro 5 : s’épanouir de nouveau socialement
Une grande difficulté que l’on éprouve lorsqu’on est touché par l’hyperphagie ou les troubles du comportement alimentaire est que l’on se coupe de sa vie sociale de peur de ne pas pouvoir se contrôler, de ne plus pouvoir suivre ses habitudes ou ses routines. Par exemple nombre de fois où j’ai refusé une soirée ou un week-end de peur de ne pas pouvoir continuer mes séances de sport ou de ne pas pouvoir contrôler ce que je mange. Sortir, partir en week-end ou en vacances avec des amis ou de la famille est moment unique permettant de nourrir son esprit et de se créer des souvenirs. Guérir de l’hyperphagie va vous permettre de :
- Retrouver votre vie sociale et les joies y étant associées
- Profiter de vos voyages ou sorties sans penser aux conséquences
- Voir ces moments comme une opportunité de casser votre routine
Raison numéro 6 : manger tout ce que vous souhaitez
Pendant longtemps je me suis interdit des aliments parce que selon moi je pensais qu’ils allaient me faire grossir. Je me suis empêché aussi de cuisiner tout un tas de recette dont j’avais envie pour la même raison qui m’empêchait de manger certains aliments. Évidemment ces recettes ou ces aliments que je considérais comme trop sucrés ou trop gras ne doivent pas être mangés à chaque repas, mais il n’y a aucun problème à les manger pour se faire plaisir. Ainsi ne plus être confronté à l’hyperphagie vous permettrait de :
- Ne plus associer des aliments ou des plats à des calories
- Profiter pleinement du plaisir de manger des aliments sucrés ou gras
- Pouvoir cuisiner sans aucune restriction