Récemment, je me suis rendu compte qu’il m’était très difficile de ralentir le rythme. J’ai toujours pleins de projets sur le feu, j’essaye toujours de tout faire et j’ai beaucoup de mal à prendre du temps pour me reposer. Même pire, je culpabilise lorsque je ne réalise pas tel ou tel tâche que je me suis donné pour atteindre un objectif.
Je ne sais pas si on peut considérer que je suis hyperactif, mais ce qui est étonnant c’est que cette hyperactivité n’a pas toujours été présente. En effet, j’ai l’impression que cette augmentation de mon niveau d’activité et de productivité correspond au moment où j’ai entamé mes thérapies et ma guérison de l’hyperphagie.
Avant ça, je ne peux pas dire que j’étais paresseux, mais je n’étais pas impliqué dans ce que je faisais comme je peux l’être désormais même si j’avais déjà beaucoup de projets. Alors s’il est évident que vieillir et gagner en maturité est un autre facteur de cet engagement que je mets dans mes projets, j’ai la certitude que cette guérison de l’hyperphagie n’y est pas pour rien non plus.
C’est comme si j’avais remplacé ce besoin extrême de nourriture et les crises d’hyperphagie associées par un besoin de productivité tout aussi extrême et une nécessité de me fixer toujours plus d’objectifs.
J’ai l’impression que cette hyperactivité est quelque chose qui est peu abordé lorsqu’on parle d’hyperphagie ou plus globalement de trouble du comportement alimentaire. Dans mon cas, je trouve que c’est désormais un vrai plus que de vouloir être aussi productif et déterminé car cela permet d’avancer. Cela peut néanmoins être déconcertant voire harassant de toujours être dans l’obligation de :
- Bouger
- Travailler
- Se dépenser
La seule problématique à laquelle je suis confronté avec cette hyperactivité c’est vraiment cette histoire de productivité. Tout est réglé dans ma vie de façon à optimiser celle-ci :
- J’ai besoin de planifier mes journées à l’avance
- Dans ces journées planifiées, je ne mets que des tâches qui sont productives
- J’ai du mal à m’accorder des moments devant un film ou une série notamment car j’ai l’impression de perdre mon temps
- J’ai du mal à lire des livres (d’ailleurs je n’en lis pas) qui ne sont pas liés au sujet qui me permettent d’être meilleur
La liste est non exhaustive mais vous aurez compris la difficulté principale est de pouvoir se détendre au détriment de la productivité. Il faut tout de même bien se connaître et se prévoir des moments de repos pour ne pas plonger dans des moments de fatigue extrême qui découlerait de cette hyperactivité.
Pour vous illustrer tout ça de la meilleure des façons, voici ma réflexion par rapport aux vacances d’été qui pointent le bout de leur nez :
- J’ai eu une année vraiment très fatigante avec une multitude projets à tous les niveaux :
- La naissance de ma fille
- Les travaux dans l’appartement
- Une promotion au travail
- Le développement de ce blog
- Tout un tas d’autres projets personnels
- Ainsi toute l’année j’ai eu hâte que les vacances arrivent afin d’avoir une vraie période de repos et de calme pour recharger les batteries
- Mais plus elles se rapprochent et plus je prévois de quelle manière je vais m’allouer un temps de productivité afin de continuer à faire avancer mes projets pendant cette période avec des questions comme celles-ci :
- Quels sont mes objectifs pour la rentrée ?
- Quelles actions vais-je mettre en place pour les atteindre ?
- Comment optimiser ces actions pour ne conserver que les plus efficaces ?
Dans le fond, je ne suis pas gêné par cet état d’hyperactivité, je le trouve même plutôt bienvenu car j’apprécie de toujours faire le maximum pour me dépasser mais j’ai cette impression que c’est vraiment lié à cette guérison de l’hyperphagie et que j’ai peut-être fait un transfert de ma boulimie non vomitive vers une boulimie de travail et de projet.
Comme vous le voyez, je n’ai pas forcément de réponse à apporter dans cet article, c’est plutôt une question que je me posais en ayant pris un peu de recul sur ma situation. Est-ce que cette hyperactivité était masquée anciennement par mon hyperphagie ? Est-ce que c’est d’avoir guéri de l’hyperphagie qui a entraîné cette hyperactivité ? Est-ce que les deux n’ont absolument rien à voir ? Est-ce que c’est simplement le fait d’avoir vieilli et d’avoir fondé une famille qui me pousse à vouloir faire toujours plus ? Est-ce que c’est lié à une sorte de pression sociale qui pousse la société à être toujours plus productive ?
De mon côté j’ai l’impression que peu importe tant que vous êtes en accord avec cet état, mais qu’il faut tout de même prendre soin de soin et s’obliger à s’aménager des moments de repos complet afin de ne pas finir à bout de force.
Et vous qu’en pensez-vous ? Avez-vous déjà eu ce ressenti ? Et qu’avez vous fait pour gérer cet état ?